La majorité des
ouvriers dé l'usine s'y opposa. Les. patrons très unis firent savoir
qu'ils voulaient être fixés définitivement dès le lendemain à dix
heures, et que, si les ouvriers de l'usine B... maintenaient leur
opposition, toutes les usines seraient fermées. Les ouvriers de chez
B... se réunirent ainsi que le conseil syndical, et il fut décidé qu'on
n'accepterait pas les conditions des jaunes. On en avisa le président du
syndicat patronal, M. D...
Le lendemain matin, à sept heures, dans le
jour embrumé de novembre, les ouvriers purent lire sur toutes les portes
des usines la même petite affiche, un avis de fermeture. dans un délai
de huit jours, s'ils ne venaient pas à résipiscence. Alors l'honneur
parla à tous de la même manière. On ne pensa plus au pain, au froid, à
l'hiver, aux enfants, et, de tous les quartiers de la ville, les
ouvriers montèrent à la Bourse du Travail où, dans un grand meeting,
on décida l'arrêt immédiat du travail, pour protester contre le lock-out
généralisé, le chantage et la provocation.
J'ai sous les yeux quelques
documents.
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Voici la dernière
lettre adressée par le syndicat :
Monsieur B...,
fabricant de chaussures,
Les opérateurs de votre
maison, réunis ce matin, me prient de vous faire savoir qu'ils
abandonnent le centime demandé pour les grandes claques en hommes ou en
femmes : à part cette modification, ils maintiennent le tarif qu'ils
vous ont présenté.
Agréez, Monsieur,
l'assurance de mes meilleurs sentiments.
Pour la Chambre
syndicale des cordonniers.
Le secrétaire adjoint,
Jousse.
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