François 1er n'était pas le seul monarque à en apprécier les vertus. Henri IV était capable d’en ingérer plus de vingt douzaines sans être malade, et Marie-Antoinette en recevait à Versailles des fourgons entiers ! L'huître se caractérise par sa coquille plate ou creuse, feuilletée et recouverte de stries. On la trouve depuis le rivage jusqu'à une profondeur de 20 mètres. L'élevage dure de deux à quatre ans pour parvenir à une taille commerciale. Il se fait dans des « parcs » en zone littorale, baignés par des eaux contrôlées pour s'assurer de leur qualité sanitaire.

 L'éleveur devra veiller pendant toute la durée de la croissance à détacher les huîtres les unes des autres à l'intérieur des poches, pour que les creuses ne deviennent pas des « longues » et que les plates soient bien rondes. Les meilleures huîtres sont affinées, par leur immersion dans des « claires », bassins naturels riches en phytoplancton. Cette méthode améliore la qualité des chairs et la saveur de l'huître.

Qu'on les appelle Cancale, Marenne, Belon, Malpèque, Claire…, les huîtres (mollusques bivalves) se répartissent en trois genres et sont commercialisées sous le nom de leur lieu de résidence ou selon leur degré d'affinage.

L'huître plate

Ostrea, avec pour type Ostrea edulis - (belon, cancale ou marenne), distribuée sur les côtes d'Europe occidentale

L'huître creuse

Crassostrea - Elle regroupe l'huître portugaise à valve inférieure très bombée, l'huître japonaise et la plupart des huîtres américaines.

L'huître cuillère

Les "claires"

Quand nous nous retrouvons à l’exploitation de Philippe Corcaud, le soleil mais aussi un vent léger sont au rendez-vous. Tandis que s’affairent deux jeunes gens autour des installations, notre hôte nous accueille avec jovialité et humour. Certains d’entre nous le connaissent car il propose ses belles huîtres aux quatre coins de l’agglomération nantaise qu’il se partage avec son épouse et ses fils (La Chapelle-sur-Erdre, Basse Goulaine, quartier St-Jacques, etc..).

Le naissain microscopique lui parvient d’une écloserie spécialisée proche (Vendée Naissain). Quelques semaines sont consacrées à alimenter le minuscule animal dans un bain de phytoplancton cultivé à partir de nappes souterraines dans 4 bassins successifs. Dans ces bassins, l’eau, particulièrement propice au développement du plancton, circule en permanence, Le plancton doit être utilisé sous 3 jours, après lesquels il meurt.

Ainsi alimentée l’huître mesure environ 6 mm en sortie de la nurserie avant d’être mise en poches que l’on va fixer sur les « tables » en mer.

Bassin à plancton	Nursery	Stade 1	Stade 2	Stade3

Entre leur premier bain de mer et le moment où vous les trouvez dans votre assiette, il s’est écoulé entre deux et trois ans…

Toutes ne sont pas commercialisées par ses soins : une partie importante est vendue à des confrères à la sortie de la nurserie.

Une partie de son élevage s’effectue dans des parcs situés en Normandie. Un responsable de l’entreprise est à demeure.

A maturité, les poches reviennent en vue du nettoyage suivi d’un calibrage effectué par pesée et répartition automatiques, ce qui n’exclut pas une manipulation importante.

Le gros du travail s’effectue entre septembre et mai, bien que les laiteuses soient appréciées de certains gourmets pendant la période chaude, à condition d’être soigneusement conservées.

La production annuelle s’établit ici à environ 80 tonnes, la plupart des 280 exploitants produisant en moyenne 50 tonnes.

Pendant que nous écoutions attentivement les explications du papa, ses fils et leur maman nous préparaient pour chacun une assiette de 6 huîtres accompagnées de citron, beurre et ciboulette que Gérard Le Pommelet avait apportés en même temps qu’un « cubitainer» de Muscadet et de Sauvignon frais à souhait. Nombreux furent ceux qui, ne connaissant pas la « maison », s’étonnèrent de la qualité du produit que l’on retrouve sur les marchés cités plus haut.

Merci à la famille Corcaud de nous avoir consacré une matinée.

Gérard, qui avait bien repéré les lieux, nous conduit à l’Écume Gourmande, dans la rue principale où nous dégustons un repas concocté par un jeune couple sympathique nouvellement installé. Philippe Corcaud nous accompagne et Patrice Baldau, adjoint au maire de Bouin et chargé de la communication se joint à notre joyeuse assemblée.

A l’issue du repas, nous nous retrouvons dans la belle salle de spectacle municipale, où Patrice Baldau nous fait l’historique de la construction des éoliennes sur le site de Bouin et nous projette un documentaire très intéressant sur les différentes phases de cette construction.

Située à une minute (à vol d’oiseau) du haut lieu touristique que constitue l’île de Noirmoutier qu’on ne peut passer sous silence, Bouin est devenue un haut lieu de la production énergétique éolienne de France.

La mise en place de ces appareils a nécessité l’utilisation d’une grue de 88 mètres, capable de soulever aisément 2 éoliennes. Venue d’Espagne elle est aussitôt repartie aux Pays-Bas. Il n’en existe que 2 exemplaires en Europe. A l’exception du « grutier », tous les corps de métiers intervenus sur le site étaient des locaux. Le rotor et les pales : le rotor des éoliennes est composé d'un moyeu en fonte et, chose assez particulière, les 3 pales sont faites de matière plastique combinée avec fibre de verre, ce qui les rend légères et solides.

Patrice Baldau

- Vitesse de rotation estimée : 11 à 19 tours par minute selon la puissance du vent.
- elles tournent à partir d'un vent de 14 km/h ce qui est assez faible finalement.
- la longueur d'une pale est de près de 40 mètres.
- à partir de 90 km/h (proche de la tempête), elle s’arrêtent par sécurité et pour leur protection dans une position de repos.
- le poids total de la partie mobile tout compris est d'environ 50 tonnes.

Le mât (appelé également tour) Le mât est fabriqué au Pays de Galles. Il est composé de trois "tubes" en acier recouverts d’une résine spéciale pour lutter contre la corrosion. Il est fixé sur une semelle en béton (de près de 24 mètres de profondeur) par 144 boulons de près de 3 mètres. Presque 120 tonnes pour le mât. La nacelle La coque de la nacelle est aussi en plastique renforcé par de la fibre de verre. Près de 10 mètres de long et 97 tonnes.

Elle s'oriente d'elle même face au vent qui, vous imaginez, est assez changeant. Elle pivote donc sur elle même au niveau de la nacelle. L’ éolienne pèse au total 267 tonnes. Quel bruit produit-elle ? 55 décibels. Ceci est équivalent au bruit existant à l'intérieur de votre maison au calme.

Le parc éolien de Bouin est le premier parc éolien de France par sa puissance, regardez plutôt :
- vitesse moyenne du vent constatée 22 km/h
- 5 éoliennes de 2,4 MW et 3 éoliennes de 2,5MW pour une puissance totale de 19,5 MW.
- la production annuelle ainsi générée est de près de 50 millions de kWh, soit la consommation énergétique de 22.000 foyers (hormis le chauffage bien sûr).

Les propriétaires du Parc (gestion)

Régie d'Electricité de Vendée pour 3 éoliennes.
SIIF (filiale d'EDF) 5 éoliennes.

Arguments des partisans de l'énergie éolienne :
- besoins énergétiques du Pays en augmentation
- diminuer l'utilisation des énergies fossiles non renouvelables par définition
- réduction de production de gaz à effet de serre, principale cause du réchauffement globale de la planète
- impact économique local non négligeable
- impact touristique, notre site Internet en est la preuve, de plus en plus de visites … Au cours de notre visite, nous avons constaté la venue de nombreux autres visiteurs.

A noter que cette réalisation a été faite en partenariat avec la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) qui exerce un contrôle programmé sur 5 ans et qui n’a relevé aucun impact sur la faune. La population locale s’est prononcée à 94% en faveur du projet (enquête SOFRES).

De plus, la dynamisation du tourisme local est incontestable depuis la mise en service des éoliennes.

Un grand merci à Patrice Baldau pour ses compétences et sa patience envers ses auditeurs.

La journée se termine par la visite du port du Bec.