pour l'offrir à Zaïda, la belle sultane amoureuse de lui... C'est probablement une invention de poète. Ce qui est certain, c'est qu'à cette époque le combat contre le toro est un sport de noble, qui se pratique exclusivement à cheval, et qui est objet de rivalité entre les Maures et les Castillans. Les hidalgos qui pratiquent ces combats sont appelés des «mata-toros». On sait que Charles Quint lui même a combattu à la lance à Valladolid, en Juillet 1527, au cours de fêtes organisées pour la naissance du futur Philippe II.

Les
Maëstranzas, véritables ordres militaires de cavalerie, utilisaient d'abord ces combats pour l'entraînement des cavaliers; puis, se rendant compte de l'engouement du public (et aussi pour récolter des sous pour leurs bonnes œuvres), ils édifièrent des arènes spécialisées à Ronda, Séville et Saragosse.

A cette époque apparaissent des personnages à pied, appelés
«chulos», qui sont là d'abord pour aider leur caballero en difficulté, et puis qui vont être habilités à finir le toro, après que le noble se soit montré à son avantage sans prendre le risque de la mise à mort.

Le principal tournant va se produire à l'avènement de Philippe V, petit fils de Louis XIV. Alors qu'il se rendait en Espagne pour y être couronné, Philippe V assista à une des premières corridas en France, à Bayonne, le 19 Janvier 1701. Il sortit écœuré, disant à son entourage qu'il
«en avait assez des cornes». Arrivé à Madrid, il renouvela son hostilité pour ce spectacle, et les courtisans emboîtèrent le pas, laissant aux seuls chulos le soin de participer aux taureaumachies.  Dès lors, le toreo à pied était né. La noblesse, au lieu de courir les toros, courait les filles... et les hommes!
Commence alors la période héroïque. Le seul but est de

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