Prochaines réunions

Ø Réunion du groupe Micro jeudi 23 chez Actif Ouest. Les cours "Initiation Internet" reprendront plus tard

Ø Repas annuel du 18 janvier : Annick et André Corlay ont déjà réservé le traiteur.
Pour cette réunion de janvier nous cherchons un intervenant. Merci de vos propositions.

Intervention d’Yves-Antoine CAILLAUD sur L’INDE

Yves-Antoine est allé en Inde il y a 20 ans et milite depuis une dizaine d'années dans une association qui assure la promotion d'un Atelier, "Le Fils d'Indra", situé à Pondichéry, en Inde du sud, où des brodeuses réalisent de magnifiques toiles selon une technique ancienne dite "par applique"; par leur travail elles trouvent non seulement les ressources nécessaires à leur existence mais aussi la reconnaissance de leur art et de leur talent. Depuis sa création, en trente ans, l’activité s’est rapidement développée et ces brodeuses sont aujourd'hui près de 270. Le but de l'association est de promouvoir ces oeuvres en France grâce à des expositions vente dont une douzaine ont eu lieu dans le grand Ouest depuis dix ans, la dernière à la Baule en mai 2006, la prochaine est prévue à St Sébastien-sur-Loire en mars 2007. Le lien avec l'Atelier et le support à ces expositions est assuré en France par un seul salarié, originaire de Pondichéry.

Après avoir situé l’Inde sur le plan géographique, Yves-Antoine nous donne quelques chiffres significatifs : 1,1 milliard d'habitants dont 350 millions vivent avec moins d'un euro par jour. Depuis 10 ans on constate une lente mais réelle avancée sociale, en particulier dans les domaines de l'éducation et de la santé, mais le fossé se creuse avec les élites. Composée de 28 états et de 7 territoires directement gérés par le pouvoir central, l'Inde est la plus grande démocratie du monde. Six grandes villes comptent plus de 6 millions d’habitants. Sur le plan historique, vers 1500 av JC, les Aryens envahissent l'Inde par le nord, apportant avec eux ce qui fera les fondements de la religion hindoue; ils repoussent ainsi vers le sud la civilisation dravidienne, dont les Tamouls sont aujourd'hui les représentants.

Les dynasties Hindoues couvrent environ 30 siècles, de 1500 av JC à + 1500 de notre ère, l'empire des Moghols, une dynastie musulmane venue de Turquie, lui succède et régnera jusqu'en 1857, date à laquelle les Britanniques prendront le contrôle de l'Inde; les Maharadjahs garderont leur pouvoir jusqu'en 1947, date de l'indépendance de l'Inde.

La présentation remarquable, réalisée spécialement pour les Briscards sous forme d'un diaporama projeté, nous permet de visiter l’Inde, du Nord au Sud, en nous arrêtant dans les principales grandes villes. Delhi, capitale fédérale; Amritsar, capitale du Pendjab et le merveilleux Temple d'Or de la religion Sikh; Udaïpur et le palais sur le lac; Jaïpur, la ville rose; Fathepur Sikri, cacapitale éphémère créée par le plus grand des empereurs Moghols, Akbar, qui fut abandonnée 14 ans après sa création, pour cause de manque d'eau; Agra et le fameux Taj Mahal, majestueux mausolée de marbre blanc avec des incrustations de pierres semi-précieuses, où sont inhumés l'empereur Shah Jahan et son épouse préférée, Mumtaz Mahal; Calcutta, et ses enfants rieurs des bidonvilles, malgré l'incommensurable misère.

A Bénarès, la Ville Sainte, lieu privilégié des crémations, c'est l'occasion d'évoquer la religion Hindoue; elle repose sur le principe que l'existence est souffrance et que, pour y échapper de façon définitive et fusionner dans un "Grand Tout", chaque être humain doit accomplir au mieux les tâches spécifiques de sa caste, c'est le principe du "karma" selon lequel l'homme devient ce qu'il fait, et non ce qu'il est, comme dans les religions chrétiennes; puisque c'est l'homme qui se sauve par lui-même, et non Dieu qui le sauve, il lui faut donc plusieurs vies avant d'atteindre ce but. Les castes correspondent aux quatre parties d'un corps cosmique,, et même si elles ont été abolies par la Constitution, elles structurent encore de nos jours la société indienne. Les hors-castes, ou "intouchables" car chargés des tâches indignes et sales, représentent 16 % de la population. Au sujet des mariages, ils sont arrangés par les familles avec l'assentiment des enfants, dans 70 % des cas; ils constituent une alliance entre deux familles et non pas entre deux individus. Mais le sort de la femme n’est guère enviable : chaque semaine une centaine de femmes seraient tuées par leur mari ou leur belle famille pour des raisons de dot non payée ou insuffisante; selon le journal Ouest France du 30 octobre 2006, une femme est victime de violence toutes les 3 minutes…

Près de Bénarès voici Sarnath ou Bouddha, prince né vers 560 av JC, prononça son premier sermon fondateur du bouddhisme. C'est plus une sagesse de vie qu'une religion : l'existence est souffrance parce que nos désirs ne peuvent être comblés et, tôt ou tard, nous rencontrerons la maladie, la vieillesse, la mort. Il faut donc éteindre en nous tout désir, grâce à divers moyens d'ascèse, cette extinction portant le nom de "nirvana". Quelques chiffres sont donnés sur les différentes religions : 82 % d'hindous, 13 % de musulmans, 2 % de chrétiens, 1,7 % de sikhs, et 0,7 % de bouddhistes.

Pour chacune de ces villes nous découvrons la merveilleuse architecture des palais, la splendeur des temples ouvragés, chargés de sculptures aériennes emplies de symboles tant dans les pauses très suggestives, comme les temples de Khajuraho, que dans leur signification spirituelle. C'est l'occasion d'évoquer la multitude des dieux (près de 330 millions…) dont la trinité suprême se compose de Brahmâ, le dieu créateur du monde, de Vishnou, le dieu protecteur du monde, qui se réincarne en "avatar" à chaque fois que le monde court à sa perte, et de Shiva, dieu aux deux attributs indissociables, destructeur et procréateur, sans oublier leurs épouses, et leurs enfants dont les plus populaires sont Krishna, le dieu bleu, et Ganesh, le dieu à tête d'éléphant,.

Cette présentation s'est terminée par l'évocation de quelques fêtes hindoues, comme celle du Char dans le sud de l'Inde, qui nous donne l'occasion de découvrir les kôlams, de magnifiques dessins que font les femmes, chaque matin, sur le pas de leur porte, comme un tapis en offrande aux dieux; c'est également la fête de Holy, fête du printemps, où les personnes s'aspergent copieusement d'eau colorée en souvenir de Krishna, qui en lançait aux bergères, et qui retombait sur le sol faisant ainsi jaillir de multiples fleurs; enfin quelques vues de toiles représentant des scènes de vie, villages de pêcheurs, des lavandières, des repiqueuses de riz, ainsi que des musiciens, des danseuses sacrées du Tamil Nadu, des acteurs superbement costumés et maquillés du Kerala.

Le temps nous manque pour satisfaire toutes les questions que chacun aurait aimé poser. Heureusement pour certains, Yves-Antoine partageait le repas qui suivit. La splendeur des images, la qualité des animations réalisées sous Power-Point, la richesse des documents et des commentaires ont ravi le très nombreux auditoire (nous étions 38). Cette présentation aurait mérité que lui soit consenti un temps plus long.

Grand merci à Yves-Antoine, dont on se souvient qu’il avait présenté le Secours Catholique avec tout autant de compétence et de passion.

 

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