Un groupe mené par le directeur du zoo de Doué veut faire repartir le site

La nouvelle va faire le bonheur du Haut Anjou Segréen, une terre d'élevage fortement marquée par son passé minier. La Mine bleue devrait rouvrir, peut être dès 2006. Mercredi soir, les élus du syndicat de pays ont donné leur accord à un projet porté par trois angevins dont Pierre Gay, le directeur du zoo de Doué la Fontaine.

La Mine bleue est née d'une douleur. Celle de la fermeture des puits de mine de fer et d'ardoise, touchés par la crise l'un après l'autre dans les années 80, étranglés par la concurrence, devenus obsolètes, fourmilière industrielle qui a fait travailler jusqu'à 3 000 personnes livrée du jour au lendemain aux mauvaises herbes. Alors cette Mine bleue créée en 1991, c'était un peu de fierté retrouvée, le témoignage d'une vie de labeur animée par les anciens eux mêmes avec sa butte des fendeurs, ses chambres d'extraction et cette descente au fond à vous glacer le sang. Bon an, mal an, le site attirait entre 40 000 et 110 000 visiteurs. C'est dire si, en 2001, sa fermeture pour de multiples raisons (baisse de la fréquentation, mauvaise gestion...) a fait l'effet d'une douche froide. Voilà que le Segréen était encore touché par le sort...

Ouverture espérée pour 2006
 

Et voilà que la Mine bleue va renaître. Une troisième vie qui redonne espoir aux élus du pays, d'abord, qui n'ont jamais pu se résoudre à sa fermeture. Depuis 2001, ils finançaient le maintien hors d'eau des galeries. Et tous les mercredis, des anciens ardoisiers allaient vérifier sur place le bon fonctionnement des pompes. Pour Gilles Grimaud, le président du syndicat de pays, c'est bien simple, il s'agit d'une « locomotive touristique, très importante pour le Segréen H. Mercredi soir, les élus l'ont remise sur les rails. En choisissant pour la reprise la candidature de « FD tourisme », une structure portée par Florent Dauffy, le directeur du château de Montsoreau, Pierre Gay, le directeur du zoo de Doué la Fontaine, et Clément de Carvalho, propriétaire de campings. Ce choix met fin à trois ans de prudentes études pour une reprise assortie .d'une condition sans cesse réaffirmée par Gilles Grimaud : « (qu'il ne soit demandé aucune participation des collectivités locales pour le fonctionnement de la Mine » (1).

Ancien gérant de la Mine bleue et Segréen d'origine, Florent Dauffy a su convaincre. « C'est le site le plus original du département. Descendre par un funiculaire, prendre un train à travers les galeries, visiter les chambres d'extraction, c'est extraordinaire ! »Son associé dans le projet, Pierre Gay, n'est pas moins emballé. « La clé du succès, c'est l'immersion. Les gens sont plongés sous terre, dans une atmosphère d'oppression et de beauté. La Mine bleue, c'est Les Indes noires de Jules Verne ! »

Cette nouvelle Mine bleue table sur une fréquentation raisonnable de 35 000 visiteurs par an. Sans rien abandonner de son ambition. « Nous privilégions le public familial », insiste Florent Dauffy. II y aura donc la descente en funiculaire, une scénographie au fond et des aménagements ludiques en surface. Ce redémarrage   démarrage en 2006 ?   satisfait le maire de Noyantla Gravoyère, Daniel Dupuis (par ailleurs président du Comité régional du tourisme). « Je sais qu'au fond de leur coeur, les anciens mineurs tiennent énormément à I< sauvegarde de cette mémoire ouvrière. » C'est le cas de Pierre Rolland. « Mon père était ardoisier e j'ai travaillé sur le site de l'âge de 14 ans jusqu'au régiment. Ce métier va disparaître. Alors nous, le: anciens mineurs de fer et d'ardoise, on est satisfait si la Mine bleue repart ». 

(1) La remise en état devrait coûter 2 millions d'€. L’Europe apportera 345 000 €, l'État 300 000 €, Département et Région un million, le reste étant pris en charge par les promoteurs du projet.

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