Visite du Musée du Vignoble Nantais

 

1- La Carte du Vignoble

La quasi totalité du Vignoble se situe au sud de la Loire. Sur la carte du vignoble, la partie en vert-foncé indique le Sèvre et Maine, la région la plus connue.

L'AOC Sèvre et Maine est reconnue en 1936. Les autres AOC régionales sont celui de Grand-Lieu reconnu en en 1956 et celui du Coteau d'Ancenis en 1954. Une AOC Muscadet général perdure sur l'ensemble. Le Gros Plant est présent sur l'ensemble du vignoble. Les autres vins sont vendus en VDQS ou vin de Pays.


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2- Quelques dates :

La vigne aurait été implantée par les Romains au 2éme ou 3ème siècle. Le vignoble subit plusieurs destructions dans l'histoire : la plus importante a été l'œuvre des Vikings (l0ème siècle), installés dans l’île de Her (Noirmoutier).

Le Vignoble a connu la gloire avec les Ducs de Bretagne, surtout sous Jean V. Le vin récolté alors était surtout le Berligou.

L'hiver 1709, terrible, a détruit les cépages indigènes. Un cépage cultivé depuis peu a résisté, le Melon de Bourgogne qu'on a ensuite généralisé, et qui a pris le nom de Muscadet.

On a aussi apporté de Charente la Folle Blanche, devenu Gros Plant.

Plusieurs autres cépages étaient cultivés à ce moment, et sont aujourd’hui pratiquement disparus. On les a reconstitués à l'extérieur du musée.

 

3- Le Phylloxéra :

Vers 1880, apparaît un petit insecte le Phylloxéra, venu d'Amérique (1,2 mm d'envergure). Les larves piquent les racines de la vigne, pour se nourrir de la sève. Les piqûres forment des boursouflures qui pourrissent et entraînent la mort du cep.

Toutes les vignes d'Europe ont disparu à cette époque. A droite sont les outils qui servaient à lutter contre cet insecte : pal à injecter des produits insecticides, colliers de ciment camphré ....

Le seul remède efficace a été le greffage des espèces locales sur des bois américains résistant au phylloxéra. (Les racines de certains cépages américains sont protégées naturellement contre les piqûres des larves). A gauche, les outils utilisés autrefois pour le greffage. Le principe est toujours le même aujourd'hui.

 

4- Le travail de la vigne.

L'espace suivant à gauche contient les outils utilisés avant le phylloxéra : le pic entre autres et les outils de la plantation encore utilisés aujourd'hui. On a commencé à planter la vigne en rangs uniquement après la crise du phylloxéra. Ceci a permis l'utilisation de chevaux attelés aux charmes, herses, rouleaux. Aujourd'hui, on ne laboure plus, on désherbe chimiquement (espace à droite).

On a actuellement environ 7 000 pieds à l’hectare ; 1,40 m entre deux rangs, 1 m entre deux pieds. Une vigne vit de 40 à 50 ans.

 

5- Économie : 3 systèmes principaux

-La propriété. De plus en plus, les vignerons sont propriétaires de leur vigne. Ils font leur vin et le vendent eux-mêmes.

-Le fermage ou métayage. Des propriétaires de vignes n'exploitent pas eux-mêmes. Ils mettent leurs vignes en fermage ou métayage. L'exploitant verse une somme variable au propriétaire et garde la récolte pour lui.

-Le complant. La technique date du Moyen-Âge et existe encore, uniquement dans le Vignoble Nantais. Sur le mur, dans la vitrine, est un plan d'une propriété qui appartient à une seule personne, non exploitante. La vigile de cette propriété est cultivée par plusieurs vignerons. Au moment des vendanges, le propriétaire prend place à l'entrée, dans une guérite comme celle qui se trouve là. Il prend un quart des raisins récoltés en paiement de la location

6- La taille :

C'est le seul travail non encore mécanisé. En automne, on supprime tous les sarments pour n'en garder qu'un avec 7 ou 8 bourgeons au maximum. La taille est très réglementée. Le quota maximum de récolte varie de 45 à 60 hl par hectare suivant les années. Actuellement, on taille au sécateur, de la Toussaint à Pâques (20 coups de sécateur en moyenne pour un cep. On peut tailler 500 ceps par jour).

Le bois coupé était autrefois mis en petits fagots (les javelles) par les femmes. Aujourd’hui on le brûle dans une sorte de bidon sur roues ou on le laisse dans le rang. Il est ensuite broyé.

7- Les maladies

Elles sont causées par les champignons. Les principales : oïdium, contre lequel on utilise du soufre ; le mildiou, contre lequel on utilise le sulfate de cuivre (la bouillie bordelaise). Un papillon, cochylis, donne des chenilles qui détruisent les raisins. Au traitement systématique succède le traitement préventif beaucoup plus respectueux de l'environnement ; c'est la lutte raisonnée.

 

8- Les vendanges

Elles se font à la main (dans 20% des cas) ou à la machine.

- A la main, les raisins coupés sont placés dans le baquet puis la portoire. (en bois autrefois, en plastique aujourd'hui).

- A la machine : la machine enjambe le rang de vigne. Des lames batteurs frappent les feuillages et les grains tombent sur un tapis roulant qui les emmène dans un bac. Une machine coûte cher mais peut remplacer 40 personnes. Les vendanges ont lieu en septembre-octobre.

9- Le pressurage :

Les raisins récoltés sont conduits au pressoir. Le plus ancien est le « pressoir casse cou.

Le pressoir Long Fût date du XVIIème siècle.

On écrase d'abord les raisins au pied dans le premier bac (la maie). Ils sont ensuite placés dans la haute maie, et la poutre (plus d'une tonne) est descendue pour écraser le tout. En 24 heures, on extrait le jus des raisins récoltés clans la journée par 5 ou 6 personnes au maximum.

Le pressoir à cage est apparu ensuite.

Les raisins sont d'abord écrasés dans les moulins. Les trois pressoirs présentés ici montrent l'évolution des techniques : le pressoir à clavettes est manœuvré à la main. L'apparition du vérin hydraulique, puis du moteur électrique facilite le travail. Mais là encore, il faut 24 heures pour presser.



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Le pressoir en bois avec une manivelle et un système d'engrenages permet de travailler plus vite et mieux. C'est l'ancêtre du pressoir horizontal moderne.

Le pressoir horizontal est de marque "Vaslin". On le remplit de raisins. 1e moteur permet au cylindre de tourner lentement. Les deux fonds se rapprochent. Au bout d'un moment, le cylindre tourne en sens inverse : Les fonds s'éloignent. Les chaînes de l'intérieur émiettent le "gâteau", et on repart. Après 3 ou 4 manœuvres, tout le jus est extrait. II aura fallu 1 heure et demie.

Aujourd'hui, des pressoirs pneumatiques remplacent les plateaux et la chaîne par un pressurage avec une poche qui se gonfle à l'intérieur de la cage

 

10- La fermentation

Le jus de raisin est placé dans des fûts ou des cuves où il fermente. La fermentation est la transformation du sucre contenu dans le jus de raisin, en alcool, sous l'action des bactéries, les levures. En ajoutant du sucre au vin en fermentation, on augmente le degré d'alcool, c'est la chaptalisation. La fermentation dure de 1 à 3 semaines selon le temps.

Quand la densité du vin atteint 995 grammes par litre, on arrête la fermentation, en tuant les levures restantes à l'aide d'une solution sulfureuse. Le vin va rester au calme tout l'hiver. Les levures mortes et les impuretés vont descendre an fond des cuves formant la lie. Au printemps, on prendra le vin quelques centimètres au dessus de cette lie pour le mettre directement dans les bouteilles. On aura alors le "vin sur lie", spécialité du Vignoble Nantais

 

11- La tonnellerie

Les fûts de bois sont de moins en moins utilisés, au profit de cuves en ciment verrées, en inox, en acier émaillé, en fibre de verre...

Le fût classique est la barrique (225 litres). On a encore la demi-barrique (110 l), le quart (551), la double-barrique (450 I), la tonne (600 1) puis les foudres de diverses contenances

 

12- La cave

Dans l'espace de droite : une fois que le vin a reposé tout l'hiver, il faut le clarifier, le filtrer et le pomper pour le mettre un bouteille. L'apparition de la méthode sur lie (dépose des lies dans le fond des cuves) n'a pas supprimé ces opérations.

 

13- La mise en bouteilles

Les bouteilles noires présentées sur l'étagère ont été soufflées "à la main". Les autres sont les bouteilles utilisées actuellement : la "Véronique", à 4 bagues, pour le Gros Plant, et la "Muscadet" (75 cl). Les petites (37,5 cl), sont les "fillettes".

Sur le baquet est présenté une machine à main pour le lavage des bouteilles. Dans l'espace sont encore des boucheuses.

La mise en bouteille s'effectue, pour obtenir la mention « Méthode sur Lie », à partir du 1er Jeudi de Mars. La bouteille « Muscadet » et la « Véronique » avec 4 bagues pour le Gros Plant sont des créations récentes. Plusieurs objets liés à la mise en bouteille sont présentés dans le meuble.

Aujourd'hui, la mise en bouteille répond à des normes d'hygiène très strictes.

 

14- Le transport

Le vin était autrefois transporté par voie d'eau grâce à la "gabare" qui circulait sur la Sèvre Nantaise, du Port Domino, au Pallet, jusqu’au Port au Vin de Nantes (l'actuelle Place du Commerce). Ce transport a été remplacé par le chemin de fer après 1865.

Des rouliers transportaient aussi les barriques sur leurs charrettes.

Aujourd'hui, 80 % de la vente est effectuée par les négociants avec la mention «mis en bouteille à la propriété» ou bien vendue sous le nom du négociant qui achète directement la vendange ou le vin à l'étape finale. Les 20% restants sont vendus  directement par les viticulteurs .

 

15- Le folklore

Les coutumes locales sont relatées sur les panneaux. A voir les deux costumes des confréries vineuses : les Bretvins et les Gastronomes de la Mer.

La Viticulture aujourd'hui

A travers les espaces du musée, l'évolution actuelle a pu vous être présentée. Nous vous invitons à vous documenter avec les « fiches de lecture » situées dans les boîtes.

L’espace des 5 sens

Avant la dégustation, vous êtes invités à tester vos 5 sens!

La Salle Abélard

Un document audiovisuel est mise à votre disposition, relatant des épisodes de la vie de Pierre Abélard, le célèbre philosophe né au Pallet en 1079, et illustre amant de la Belle Héloïse chantée par Georges Brassens sur des paroles de Ronsard.

 

Nous espérons que vous avez passé un agréable moment en visitant le Musée du vignoble Nantais. Nous vous invitons maintenant à partager vos impressions autour d’un verre de Muscadet de la région, élu Médaille d’Or.

L’équipe du musée.

Note des rédacteurs (Daniel).

Selon l’hôtesse, la classification des médailles décernées à Nantes est plus appréciée que celle de Paris car le vin qui parvient à la capitale n’est pas dans la période où la dégustation des experts est la meilleure….

 


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