puisse anticiper sur ses mouvements.

Il prendra soin de ne pas porter l'estocade tant que la tête du toro ne se situera pas à l'horizontale, dans le prolongement de sa colonne vertébrale: trop haute, elle lui masquerait l'endroit où il doit enfoncer l'épée,
la cruz, situé sur l'échine à hauteur des épaules, en todo lo alto; trop basse, elle donnerait au cou un temps d'avance sur le torero, dans la mesure où il n'aurait plus qu'à la relever pour le frapper.

Il faut maintenant se profiler, et selon la formule des anciens,
entrar a matar, en corto y por derecho: de près et tout droit.


C'est paradoxalement au moment où il est physiquement diminué que le toro est le plus dangereux.

Sa distance d'attaque a diminué et le torero doit par conséquent se tenir très près de lui pour provoquer son départ. Très adroit, le toro ne pardonne aucune erreur.

Pour le torero la blessure, toujours possible, est un accident qui, en tant que tel, est imprévisible: une erreur d'appréciation de sa part, un mouvement imprévu du toro extraño, une rafale de vent (la troisième corne) qui rabat la muleta sur le torero et attire ainsi sur lui le coup de corne (la cornada), les raisons que l'on peut invoquer à posteriori sont nombreuses. Mais le torero accepte cette éventualité: «que el quien no quiere que le pagan cornadas se meta a obispo!», celui qui ne veut pas recevoir de cornadas n'a qu'a se faire évêque!


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