C'est un magnifique trois mâts en cours de préparation pour son prochain voyage aux Amériques : il y manque encore quelques canons, les voiles. Des volontaires au prochain embarquement (garçons et filles) étaient en train de passer les cordages au goudron pour améliorer leur résistance et leur imperméabilité.
Ces « volontaires » au prochain voyage seront d’ailleurs testés pendant les sorties d’essai afin de vérifier leur aptitude à travailler et à vivre en mer pendant les quatre mois nécessaires au voyage vers l’Amérique. Il est prévu 80 personnes pour ce voyage, dont la moitié de femmes et dont 20 professionnels. N’oublions pas cependant qu’au 18ème siècle, 300 personnesétaient nécessaires sur ce type de frégate. Nous vous laissons imaginer les conditions de vie, l’odeur, les problèmes liés à la promiscuité… Heureusement un aumônier embarqué, dispensait une messe tous les jours, obligatoire pour tout l’équipage, chrétien ou pas. La non-participation était punie sévèrement.
Un confessionnal aidait à soulager les « mauvaises » consciences.
Nous avons dû nous coiffer d’une charlotte avant d’enfiler un casque de chantier « taille unique » qui s’avéra indispensable pendant la visite du bateau. Même les « court-sur-pattes » arrivaientà se cogner au plafond quand on a visité les cales, notamment celles qui recevaient les cabines de la maistrance et la Sainte-Barbe, où étaient entreposées les munitions. C’est d’ailleurs pour cette raison que les « mousses » étaient seuls habilitésà aller chercher les munitions pendant les combats. Les mousses devaient également avoir une vision nocturne particulièrement développée, les lampes y étant proscrites.
Les mousses étaient parfois destinés à la carrière d’officiers de marine. Ils entraient à l’école des mousses à Rochefort à 14 ans. Cependant, l’un d’entre eux a bénéficié d’une dispense d’âge qui lui a permis de commander un navire à 12 ans.

Document sur l'Hermione

Nous nous sommes retrouvés au restaurant « Les Longitudes » à côté de la Corderie Royale où nous avons dégusté un excellent et pantagruélique repas : pressé de canard, cuisses de canard aux oignons, fromage et tarte crumble aux fruits… apéritif, vins et café. Une sieste aurait été bienvenue si nous avions regagné le bus mais ce n’était pas prévu au programme.
Marion, notre guide férue d’histoire et particulièrement dynamique, nous attendait pour nous faire partager sa passion de l’histoire et la construction de la ville de Rochefort. Nous l’avons suivie d’un pas « vaillant », selon son expression, dans les rues tracées au cordeau, bordées d’hôtels particuliers aux balcons ouvragés. Ses anecdotes nous ont parfois émus, notamment celle de Victor Hugo découvrant la mort de sa fille Léopoldine en lisant le journal, pendant son séjour anonyme à Rochefort, alors qu’il voyageait avec sa maîtresse… Notre visite s’est achevée au pied du pont transbordeur, le dernier qui subsiste encore en France.

Nous avons ensuite repris le car vers 17 h 30 pour rentrer sur Nantes vers 20 h. Et là certains se sont enfin autorisés à fermer les yeux.
Merci encore aux organisateurs Anne et Robert pour cette magnifique journée, même la météo s’est montrée clémente.

Nous vous donnons rendez vous le 15 mai prochain pour notre sortie angevine : vous y découvrirez la boule de fort et l’Ecole des Chiens Guides d’Aveugles. N’oubliez pas de lire avec attention les instructions jointes au compte rendu